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Sortir du nucléaire

Vendredi 11 Novembre 2016

Vendredi 11 Novembre 2016

Agir de manière responsable en sortant du nucléaire


Les centrales nucléaires nous rendent bien service... Avec un tiers de l’approvisionnement actuel en électricité, on pourrait se dire à quoi bon changer ? Ce serait cependant fermer les yeux sur les risques inhérents au nucléaire, sur l’âge avancé de nos centrales et sur le casse-tête de la gestion des déchets radioactifs. Bien que la probabilité d’un accident nucléaire soit faible, les dommages potentiels sur la population d’abord, et bien évidemment sur l’environnement et le territoire, sont énormes. Alors, continuer de prendre le risque en jouant avec le feu ou prendre ses responsabilités pour en sortir ? Poser la question, c’est y répondre.

Certes, la sortie du nucléaire impose des défis de taille. Le calendrier d’abord, avec le débranchement de trois des cinq centrales helvétiques un an après l’acceptation du texte, encore que les initiatives ne parviennent pas toutes à être mise en œuvre selon le planning prévu. Quoi qu’il en soit, la transition ne se fera pas sans le recours à une part d’importations, comme c’est le cas aujourd’hui d’ailleurs où deux centrales sont à l’arrêt. L’enjeu sera d’adapter les réseaux, d’inciter les économies d’énergie et d’encourager plus fortement les énergies renouvelables, à l’heure où les distributeurs d’électricité jouent sur les deux tableaux et où l’on chinoise sur les maigres 2,3 ct de supplément RPC par kWh pour encourager les énergies vertes.

L’agriculture est doublement concernée par la question de la sortie du nucléaire. Premièrement compte tenu des risques en cas d’accident nucléaire et de pollution durable des sols, pour elle qui exploite plus d’un m2 sur trois en Suisse. Deuxièmement s’agissant du défi à relever, pour elle qui dispose de ressources en biomasse et de surfaces de toit pouvant servir à la production d’énergie.

Abandonner le nucléaire, enfin, c’est servir l’économie nationale et les emplois dans toutes les régions par le développement des énergies renouvelables. Des énergies vertes tout à fait compétitives si l’on incluait dans le prix du marché, les coûts réels des centrales nucléaires et, surtout, ceux de leur démantèlement pour lequel il y a fort à parier qu’il reviendra tôt ou tard aux contribuables d’en assumer les frais.

Michel Darbellay, directeur CJA