A défaut de vente directe et de marchés de niche, difficile d’influer sur les prix agricoles lorsque l’on est tributaire des marchés de gros. Le fonctionnement des filières, via les interprofessions et les regroupements de producteurs, contribue en principe à des meilleures conditions. Mais au niveau des exploitations individuelles, faute de pouvoir jouer sur les prix, toutes les possibilités pour réduire les coûts doivent d’être envisagées.
La collaboration interexploitations, bien que déjà répandue, dispose encore d’un potentiel non négligeable même pour celles qui ont déjà mis le pied à l’étrier. Les coûts de mécanisation figurent en première ligne.
Si les communautés de machines ont passablement essaimé, la mise en commun de tracteurs reste pourtant rare alors que ces derniers représentent une part prépondérante des coûts machines. L’utilisation collective n’a certes pas que des avantages mais souvent les économies réalisées relativisent une coupe qui prend la pluie ou une machine qui se fait attendre.
Aussi, les exploitations qui pratiquent l’utilisation en commun ne reviennent quasiment jamais en arrière. Certains exemples démontrent qu’en plus de profiter de coûts de machines plus bas, le partage de la mécanisation peut déboucher sur des collaborations plus poussées. Une manière de gagner en efficacité, d’affronter les pics de travail, de pallier un manque de main-d’œuvre, de connaître l’exploitation de ses partenaires et de pouvoir se faire remplacer au pied levé. La collaboration entre exploitations peut ainsi prendre le contrepied de l’individualisme et de l’isolement qui fragilise bien des structures. En définitive, une alternative crédible à la course aux hectares qui coûte parfois bien plus qu’elle ne rapporte.