Mardi 27 Février 2018
Mardi 27 Février 2018
10 solutions pour l’agriculture.
Ecorobotix. A Yverdon, un robot fait du traitement herbicide. Le robot est complétement autonome énergétiquement et, une fois paramétré, dans l’accomplissement de sa tâche. Sur le terrain, un appareil prend une photo de la surface et un système intelligent permet à l’ordinateur de différencier les betteraves des mauvaises herbes. Ce robot permet une utilisation précise et minimale des Produits Phytosanitaires.
Naïo. Robot de désherbage mécanique qui passe entre les lignes pour sarcler. Il se repère aux lignes de semis et peut s’adapter facilement à de nombreuses cultures.
Enveve. Des capteurs, par ex. stations météos mesures différents paramètre de l’environnement. Ces capteurs sont interconnectés et permettent d’optimiser plusieurs choses, dont l’irrigation, grâce à un algorithme.
Gamaya. Ces caméras de cartographie permettent d’identifier des images précises en fonction des spectres de lumière. Elles permettent d’identifier une plante malade et de cartographier les zones touchées sur les parcelles. Les traitements peuvent ainsi être optimisés.
RumiWatchSystem. Système de mesure pour le suivi en temps réel de l’activité et du comportement des ruminants. L’observation aide à prendre des décisions pour la gestion du bétail. Si ce système n’est pas encore très intéressant pour la pratique, il est fondamental pour la recherche.
Combagroup. Entreprise spécialisée en aéroponie. Dans un système fermé, les plantes sont nourries par des vapeurs enrichies en nutriments. Dans ce système fermé, ni pesticides, ni pertes de fertilisants. Tout est maîtrisé.
AgriCircle. Cette plateforme cartographique pour l’agriculture permet un suivi des parcelles. Toutes les données enregistrées sur le terrain sont modélisées pour aider à la décision. Dans le sens d’une agriculture intelligente, intégrant de multiples données dans un espace-temps illimité.
Barto. LA plateforme pour les agriculteurs suisses. Toutes les données de l’exploitation pourraient y être intégrées. Les Paiements directs, la BDTA, le Suisse Bilan, les certifications et d’autres pour aider les agriculteurs dans leur tâche administrative. Un autre système, ADA se développe aussi dans le même sens.
Farmy.ch. Comparable à Leshop.ch, mais avec les produits de la ferme. Permet d’écouler les produits en vente directe avec transparence, pour la région. La diversité des acteurs permet une certaine concurrence et un excellent accès au marché.
Ambrobus. Solution de traçabilité grâce à des capteurs, combinaison d’IoT (Internet of Things) et de block Chain, permet une visibilité des processus de fabrication dans la block Chain qui offre une transparence certaine grâce à la décentralisation de la surveillance.
Ces technologies ont un immense potentiel et promettent de nombreuses choses : optimiser les cultures au niveau de la parcelle, identifier rapidement les maladies, augmenter la rentabilité et la durabilité, améliorer le suivi, la qualité, la transparence et la traçabilité. Offrir une approche systémique la plus complète possible pour une aide à la décision optimale. Comme annoncé, c’est le système agro-alimentaire dans son ensemble qui devrait profiter de cette révolution.
Mais elles posent aussi de nombreuses questions auxquelles il n’y a pas encore de réponse définitive: à qui profitent ces données ? À qui appartiennent ces données ? Les systèmes sont-ils sûrs, fiables et stables ? Les agriculteurs seront-ils remplacés (non, il faut toujours comprendre comment le système fonctionne dans son ensemble)? La pression augmente-t-elle sur les agriculteurs ? Quelle résilience en cas de bug ?
Quoiqu’il en soit, pour la suite, il faudra veiller à maintenir une compatibilité et interconnexion entre les systèmes. Malgré les promesses, attention à ne pas créer du travail supplémentaire. Ces systèmes d’aide à la décision ne doivent pas empêcher de comprendre toujours ce que l’on fait. Dans ce contexte changeant, il est fondamental de repenser la formation et le cadre politique (compétitivité, entreprenariat, innovation, numérisation, législation).
Discussion
La disponibilité du réseau internet n’est pas établie dans tout le pays. Comment gérer ces applications sans cela. Pour ces applications, le réseau internet n’est pas forcément nécessaire. Les outils sont connectés entre eux, sans wifi. Mais c’est effectivement un facteur qui pourrait être limitant. Ces systèmes sont toutefois souvent créés pour être autonomes.
Est-ce que l’échange est effectif avec les agriculteurs ? Avec AgriCircle oui, avec Agrifood research, non. Il y a un énorme fossé entre le monde agricole et les technologies existantes. Et encore pire entre la recherche et la pratique. Prométerre veut monter un cercle d’agriculteurs innovants pour cerner les besoins et les non-besoins des producteurs. Le but est de créer un intermédiaire entre la recherche et la pratique. Pour cela, il faut un feedback des agriculteurs. Ce cercle pourrait être élargi à la région jurassienne ! C’est aux agriculteurs de définir leurs besoins.
La masse de données est énorme, peut-on vraiment l’utiliser ? Il y aura de plus en plus de données et ces entreprises tentent de les synthétiser et de les comprendre. On va vers une utilisation toujours plus efficace de cette masse de donnée.
Il y a un risque aussi que les entrepreneurs deviennent vraiment dépendants d’un système. Il n’y a pas encore de risque. Mais si une entreprise venait à gérer toute la chaîne ce pourrait être un problème. Il faut une diversité des outils et de la concurrence.
Est-ce qu’il existe des solutions telles que présentées chez les géants de l’informatique comme Google ? Oui, cela existe chez Google pour la cartographie. Pour des outils comme Farmy.ch, il pourrait y avoir des intérêts. Mais, il faut clairement séparer l’utilisation des données.
On est un peu partagé entre fascination et inquiétude. Que faire pour éviter de se retrouver « coincer » dans système ? Il faut s’impliquer dans ce développement et être attentif à son évolution
Que se passera-t-il pour les agriculteurs qui ne s’intègrent pas à tout ça ? Cette révolution, c’est justement l’occasion de court-circuiter les systèmes actuels et décentraliser l’accumulation de la valeur sur un seul acteur. C’est plein de solutions, tout le monde aurait intérêt à s’y intégrer.
La politique risque de ne plus suivre le développement de ces innovations. Etonnamment, la FinMa a réagi très rapidement pour l’utilisation de la block Chain. Il y a du mouvement.