Vendredi 3 Juillet 2015
Vendredi 3 Juillet 2015
La limitation des contributions écologiques au maximum à la moitié de la surface de l’exploitation suscite la controverse quand bien même cela devrait s’imposer comme une évidence. Certains accusent l’OFAG de faire marche arrière en matière d’écologie. Or, il n’en est rien. Depuis des mois, déjà lors de l’élaboration de la PA 14-17, la CJA tirait la sonnette d’alarme sur les risques d’une extensification à outrance en demandant un plafond non seulement minimum, mais également un seuil maximum aux surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) par exploitation. L’OFAG y répond enfin en voulant limiter les contributions biodiversité à la moitié de la surface de l’exploitation. L’office se montre désormais conscient des risques de déviance du système en vigueur. En fixant les règles du jeu sans tarder, on évite ainsi de pénaliser un trop grand nombre d’exploitations tout en laissant néanmoins une marge de manoeuvre suffisante avec ce plafond de 50%. La CJA estime que les surfaces en inventaire national, cantonal ou local ne devraient toutefois pas être prises en considération dans ces 50%, sachant que l’agriculteur n’a dans ce cas pas le choix du mode d’exploitation extensif.
L’orientation unilatérale d’exploitations vers l’écologie n’est pas souhaitable. D’une part, cela fragilise l’acceptation des paiements directs par les contribuables. D’autre part, il s’avère préférable de pratiquer la biodiversité de manière relativement équilibrée sur l’ensemble des exploitations plutôt de la concentrer sur certaines d’entre-elles avec une production – pourtant mission première de l’agriculture – qui deviendrait alors anecdotique. Certaines situations existent déjà, certes. La critique ne va pas aux exploitants qui ont choisi de maximiser les contributions mais au système en place qui permet ce genre d’excès, au risque de faire vaciller le tout.
Michel Darbellay, directeur CJA