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Le renouveau des stöcklis ?

Mardi 21 Février 2017

Mardi 21 Février 2017

L’évolution de l’agriculture, mais aussi de la société, a conduit les exploitations à quitter les villages. Les colonies agricoles se sont installées dans le territoire, permettant une exploitation rationnelle, mais aussi de limiter les nuisances et de gagner en qualité de vie tant pour les villages que pour les familles paysannes.

L’exploitant a bien souvent la quarantaine lorsqu’il bâtit son logement à côté de ses bâtiments de production. Une vingtaine d’années plus tard, à défaut de reprise familiale, le choix de vendre l’exploitation oblige également à quitter son logement sans avoir vraiment pu en profiter.

Le prix licite fait que l’exploitation et son logement ne permettent pas forcément d’acquérir à la fois une nouvelle habitation en remplacement et de disposer de suffisamment de moyens pour assurer la retraite. Bref, selon la situation du cédant, la tentation de rester sur l’exploitation et de dispatcher les terres s’avère bien réelle, ce qui se traduit alors par un éclatement du domaine et par la perte d’une entité potentiellement viable. Lorsque le domaine est fortement morcelé, cette issue peut se comprendre mais difficilement en revanche lorsqu’il s’agit d’une exploitation remaniée.

Avec deux logements sur l’exploitation – pour autant que cela soit possible – le passage d’une génération à l’autre se trouve facilité. Cela permet de maintenir l’unité d’exploitation et d’y rester que ce soit en la louant d’un bloc ou en la vendant tout en gardant un droit d’habitation. Certes, la cohabitation n’est pas toujours évidente entre générations mais le fait de disposer d’un stöckli laisse une marge de manœuvre dans le choix du couple en fin de carrière.

Avec des colonies relativement récentes et qui ne disposent souvent que d’un logement, la problématique soulevée va s’accentuer ces prochaines années. En lien avec la révision de la 2e étape de la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire dont les contours se dessineront cette année, la question du logement mérite que l’on s’y intéresse pour éviter qu’elle impacte l’évolution structurelle et péjore la transmission des exploitations. En fin de compte, les stöcklis ne sont pas si obsolètes et contribuent plus qu’on ne l’imagine à la durabilité de notre agriculture.

Michel Darbellay, directeur CJA