Lundi 4 Juin 2018
Lundi 4 Juin 2018
La très controversée Vue d’ensemble du développement à moyen terme de la politique agricole ne trouve pas grâce aux yeux du National. Par 108 voix contre 74, la chambre du peuple a suivi la majorité de la commission en renvoyant le rapport au Conseil fédéral.
AgriJura se réjouit de la décision du National qui prouve que la thématique dépasse clairement les enjeux agricoles mais touche également notre sécurité alimentaire et la sensibilité du Parlement à donner de véritables perspectives à notre agriculture.
AgriJura attend à présent de la Confédération de la cohérence par une meilleure considération du secteur agricole à qui on ne peut demander à la fois davantage de compétitivité internationale, de prestations environnementales et une moins forte dépendance aux aides étatiques.
Publiée quelques semaines après la votation pour l’inscription de la sécurité alimentaire dans la constitution, la Vue d’ensemble bafoue la volonté populaire de garder la main sur notre alimentation. Le rapporteur de la Commission, le Conseiller national Jean-Paul Gschwind, a mentionné les incohérences de la Vue d’ensemble en critiquant la forme du rapport, jugée inacceptable. Le Jurassien a notamment critiqué le fait que le rapport ne représente pas une base de discussion mais une véritable stratégie agricole du Conseil fédéral, inacceptable sur plusieurs points. La Vue d’ensemble néglige notamment le nouvel article constitutionnel sur la sécurité alimentaire. « La majorité de la commission ne veut pas donner ainsi un chèque en blanc au Conseil fédéral. Elle désire que les intérêts de l'agriculture continuent à être préservés dans les futurs accords de libre-échange », a fait valoir Jean-Paul Gschwind.
La majorité du National ne veut donc pas d’un mélange des genres, à savoir de la composante internationale et de la composante de politique agricole 22+.
Avec les perspectives esquissées par le Conseil fédéral, les conséquences sur les familles paysannes seraient lourdes alors que le secteur est aujourd’hui en proie à des difficultés liées à la pression internationale et aux réformes agraires successives. Réduire la protection douanière ne ferait qu’accroître cette pression sans pour autant réduire les coûts de production indigènes ni les contraintes imposées aux exploitations.
Il est temps de reconnaître les efforts consentis jusqu’ici par l’agriculture en faveur de l’ouverture des marchés. L’agriculture a déjà suffisamment servi de monnaie d’échange, raison pour laquelle les intérêts agricoles doivent être préservés dans le cadre de futurs accords. Il en va non seulement du devenir de nos familles paysannes mais aussi de notre alimentation et de nos paysans.