Vendredi 26 Octobre 2018
Vendredi 26 Octobre 2018
Pour responsabiliser les entreprises agricoles, leur offrir davantage de possibilités individuelles de lisser leurs revenus par des provisions fiscales serait une mesure non seulement pertinente mais surtout efficace. Ces provisions, mobilisables à la suite d’aléas climatiques et naturels comme la sécheresse, le gel ou encore les campagnols, donneraient davantage de liberté entrepreneuriale et améliorerait la capacité de résilience de l’agriculture.
Plusieurs pays permettent la constitution de réserves pour aléas. La Suisse a la possibilité de le faire également, pour autant qu’elle se dote des bases légales nécessaires. Après l’adoption par le Conseil national en mars dernier de la motion Gschwind « Pour des revenus agricoles moins volatils », le Conseil des Etats devra se prononcer à son tour sur cet objet, lors de l’un de ses prochaines sessions.
Espérons que le gel de l’année dernière et que la sécheresse actuelle puissent au moins servir à faire prendre conscience de la nécessité de se doter de nouveaux dispositifs. Ces provisions n’auraient rien d’un privilège fiscal mais permettraient de stabiliser des revenus en épargnant lors d’années prospères pour réutiliser lors de calamités agricoles, dans un délai donné. La recrudescence des phénomènes climatiques extraordinaires plaide justement en faveur d’un tel dispositif pour nos familles paysannes. Pour l’heure, souhaitons déjà que la sécheresse prenne fin au plus vite.
Michel Darbellay, directeur d’AgriJura