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Changer de système, vraiment ?

Vendredi 10 Mai 2019

Vendredi 10 Mai 2019

L’introduction des contributions à la qualité du paysage a fait passablement débat lors de la mise en place de la PA 14-17. Les cantons ont rapidement mis le pied à l’étrier, avec les instances agricoles, pour définir de nombreux projets qualité du paysage, selon leurs spécificités. La mise en place des projets réseaux a elle-aussi nécessité énormément d’énergie et d’investissements pour permettre aux agriculteurs de prétendre à ces contributions. Avant de proposer une nouvelle refonte, il serait d’ailleurs pertinent de connaître les dépenses totales pour la mise-en-œuvre des différents projets jusqu’ici.

Les projets réalisés jusqu’à présent se sont toujours faits sur le principe d’une agriculture adaptée au site, gage de durabilité. Mais voilà que la PA 22+ projette des contributions géospécifiées en mixant qualité du paysage, mise en réseau et préservation des ressources. Or, les instruments actuels des paiements directs sont suffisants et même mieux profilés pour orienter les prestations dans le sens d’une agriculture géospécifiée, sans complexifier une fois de plus un système déjà passablement ardu.


A quoi bon fusionner ces contributions sachant que les buts des mesures paysages, réseaux et efficience des ressources sont distincts les uns des autres ? On pourrait y souscrire pour autant que ces nouvelles contributions géospécifiées visent des périmètres étendus, à la libre appréciation des cantons, et reprennent les mesures actuelles, sans devoir réinventer la roue ni générer de dispendieux frais de projets. Et surtout sans accroître le cofinancement cantonal actuel de 10% !


Au travers des contributions géospécifiées et des stratégies agricoles régionales, cette sorte de régionalisation de la politique agricole doit absolument, si elle est retenue, laisser suffisamment de latitude aux cantons pour une mise-en-œuvre autonome, efficiente et pragmatique. Il ne ferait aucun sens de vouloir donner des compétences régionales tout en voulant en fin de compte les harmoniser entre cantons.


Michel Darbellay, directeur AgriJura