Mercredi 6 Novembre 2019
Mercredi 6 Novembre 2019
Mesures d’économies cinglantes et inacceptables sur l’agriculture
Le Gouvernement jurassien (GVT) a dévoilé ce jour les mesures d’économies ajoutées au budget 2020, suite au refus du report de la baisse fiscale. L’agriculture est fortement impactée par les propositions retenues par le GVT. Sur les 3,2 millions de francs d’économies proposées, 300'000 fr. seraient réduits aux contributions à l’élevage du bétail et 300'000 fr. seraient amputés aux subventions pour améliorations foncières (remaniements parcellaires, adductions d'eau, chemins et constructions rurales).
Participation disproportionnée
L’agriculture contribuerait ainsi à 20% des mesures d’économies. Le GVT a choisi la facilité en faisant porter l’essentiel du fardeau à l’agriculture, quitte à provoquer. AgriJura juge ces mesures totalement disproportionnées sur le dos du secteur agricole, déjà en proie à des difficultés financières, particulièrement dans le domaine de l’élevage. Accepter une baisse de ces contributions serait irrémédiable, ce qu’AgriJura réprouve avec véhémence.
Double peine
La portée de ces mesures d’économies pénaliserait doublement l’agriculture puisque la réduction de la subvention cantonale aux améliorations structurelles diminuerait de facto les subventions fédérales d’environ 350'000 fr. et d’autres financements liés. Le report de projets est à craindre alors que ces derniers sont décisifs dans la nécessaire amélioration des conditions sociales, économiques et environnementales de notre agriculture.
Les incidences pour l’agriculture jurassienne avoisinent donc le million de francs. Cela, alors que la charge nette du Service de l’économie rurale a déjà baissé de près d’un million de francs entre 2011 et 2019 et que le budget des améliorations foncières a pour sa part déjà été rabattu de 600'000 fr. ces dernières années. L’agriculture a donc déjà largement contribué à améliorer les finances cantonales et refuse aujourd’hui de se voir à nouveau pénalisée.
Impact sur l’économie régionale
La réduction des subventions pour les améliorations foncières ne pénaliserait pas seulement l’obtention d’aides fédérales. L’effet levier d’un franc investi dans les améliorations structurelles profite directement aux entreprises et artisans de la région. Ces dernières années, les investissements dans les améliorations structurelles agricoles ont généré des investissements de l’ordre de 30 à 40 millions par an, pour une part cantonale d’entre 3 et 3.5 millions de fr. En réduisant les moyens, le canton se tire littéralement une balle dans le pied par rapport au retour sur investissement fiscal et aux emplois concernés.
Le budget telle qu’amendé représente un véritable affront vis-à-vis des efforts réalisés par le secteur agricole jurassien ces dernières années. AgriJura est consciente des difficultés financières du canton mais appelle le Parlement à considérer les efforts réalisés et à rééquilibrer les mesures dans tous les domaines de l’Etat.