Lutte contre les campagnols

La lutte en Franche-Comté (excursion du 7 mai 2015)

Le 7 mai dernier, un petit groupe d’agriculteurs s’est déplacé du côté de Damprichard (F) pour se renseigner sur la lutte contre le campagnol. La journée fût très enrichissante entre les explications des pratiques de quelques agriculteurs et, en parallèle, la visite de la fromagerie de Charmauvillers.

Les agriculteurs francs-comtois ont expliqué le principe de fonctionnement des groupes de lutte. Au départ, il s’avère nécessaire de lutter contre les taupes et de détruire les galeries. Il faut ainsi faire face à un gros travail de rattrapage lorsque peu de mesures ont été prises contre les taupes depuis plusieurs décennies. En Franche-Comté, la lutte contre les taupes s’effectue à base de pastilles de gaz toxique (PH3) qui sont insérées à petites doses dans les galeries. La lutte contre les campagnols terrestres et les campagnols des champs se fait avec l’aide de céréales empoisonnées. D’autres mesures sont également prises pour favoriser les prédateurs et gérer les herbages.

Le travail de lutte doit commencer à basse densité sans quoi les efforts sont vite anéantis. Il ne faut pas attendre de voir les taupinières se multiplier avant d’entamer une lutte. Les agriculteurs doivent prendre conscience qu’il peut y avoir près de 200 campagnols par hectares alors que l’on distingue seulement quelques taupinières. Au départ, il faut travailler en groupes sur toutes les parcelles du périmètre afin de vider les foyers. L’exemple de Damprichard montre qu’un groupe de 5 personnes peut couvrir 6 à 7 hectares en 3 heures, ce qui équivaut à un investissement d’environ deux heures par hectare par an en moyenne. Ensuite, le travail d’entretien nécessite environ un quart d’heure par hectare par an. Le même groupe de 5 personnes couvre alors plus de 100 hectares en 3 heures. Des doses infimes de céréales empoisonnées ou de pastilles de PH3 sont actuellement utilisées. Sans compter qu’il n’y a presque plus de mauvaises herbes à traiter puisque les prairies se densifient.

Les résultats sont là, photos et qualité du fourrage à l’appui. Un agriculteur témoigne qu’il a des prairies denses, productives et avec peu de mauvaises herbes. Le fourrage est d’excellente qualité, sans terre et sans poussière. Alors qu’il était contraint d’acheter du fourrage avant d’entamer une lutte, il peut désormais en vendre.